Video learning : zoom sur ses apports pédagogiques clés

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Acteurs de la formation, vous observez la montée en puissance de la vidéo, un média « récent » au service de l’apprenance. Outre les emblématiques MOOC et SPOC, elle prend diverses formes : vidéo images (interview d’expert, saynète, vidéo explicative), vidéo dessinée, motion design [1]. Alors, quelle est la valeur pédagogique du Video Learning ? Comment y recourir pour bénéficier d’un véritable gain d’efficacité ?

 

Zoom n°1 : l’atout culturel du video learning

Selon des chiffres YouTube, un Français sur deux se rend en moyenne entre deux et trois fois par jour sur le site d’hébergement de vidéos, toutes générations confondues. Vous partagez sans doute vous-même cet engouement ! Après s’être invités dans nos usages personnels, les contenus vidéo sont devenus de puissants vecteurs d’information BtoB. Le monde de la formation n’y fait pas exception : YouTube arrive ainsi en tête des outils les plus utilisés dans le monde en 2018 dans le cadre de l’apprenance.

 

Zoom n°2 : le video learning permet d’apprendre plus facilement, plus vite et mieux

Les neurosciences révèlent pourquoi les contenus de vidéo sont davantage appréciés par les apprenants mais aussi plus efficaces.

  • Le Video Learning sollicite tout d’abord l’un de nos sens les plus performants, la vue, tout en mobilisant également l’ouïe.

Le cerveau appréhende plus facilement les éléments visuels que les contenus abstraits du type blocs de texte. Pour mieux apprendre néanmoins, il est conseillé de stimuler le canal d’acquisition préférentiel de l’apprenant ainsi que ses canaux d’acquisition secondaires ; le Video Learning en active précisément deux.

  • Le Video Learning fait passer un message de façon rapide.

« La qualité majeure de la vidéo est de montrer l’essentiel, indique Nicolas Lozancic [2], Digital Learning Strategist et Marketing Officer au sein de l’agence e-learning Speedernet. L’image permettant de condenser la durée, on peut partager avec les apprenants davantage de contenus, plus courts, très régulièrement. »

  • Il renforce l’engagement et la mémorisation :

-> En racontant une histoire et en la scénarisant. Dès l’enfance, l’être humain aime qu’on lui raconte des histoires. Or la vidéo permet d’imaginer des situations différentes, de jouer sur les techniques narratives, d’avoir des invités, etc.

-> En montrant des personnes à l’écran. Les expressions du visage des intervenants ou des personnages mis en situation, leur langage corporel, l’intonation de leur voix, touchent les apprenants de par leur dimension éminemment humaine.

-> En activant des émotions, vectrices premières d’apprentissage. L’envie d’apprendre est favorisée par des émotions positives ou, parfois, bloquée par des émotions négatives. Elles aident à fixer le souvenir dans tous les cas.

-> En étant consultable à l’envi sur différents supports (ordinateur, smartphone, tablette), ce qui va favoriser l’ancrage mémoriel [3]. La trace mémorielle est en effet renforcée en « repassant » dessus plusieurs fois, de préférence par espacement croissant (J0, J1, J3, J7, J15). Le visionnage multi-supports rend également l’apprentissage plus efficace via la mobilisation conjointe du corps et de l’esprit. Ainsi, l’apprenant qui regarde une vidéo sur son smartphone adopte une démarche volontaire et active, alors qu’il est parfois en mouvement et doit faire un effort de concentration important. Nicolas Lozancic insiste par ailleurs sur le « potentiel d’immersion inégalable » du Video Learning.

Quel autre type de contenu est capable de faire appréhender quasi instantanément une notion de façon informelle, via des ressorts comiques par exemple ? À terme, le Video Learning impliquera encore davantage les apprenants dans leur formation en leur permettant de devenir « producteurs de ressources vidéo ». Objectif : pratiquer un véritable apprentissage collaboratif et social.  

 

Zoom n°3 : quelques règles pour recourir aux vidéos pédagogiques

Ces paramètres ont une visée qualitative, relative au format vidéo lui-même.

  • Il s’agit de savoir « faire parler l’image ».

Filmés puis montés de façon différente, un même geste technique, un même discours, raconteront des choses distinctes.

  • La qualité sonore est cruciale.

S’il est utile de connaître les valeurs de plan et de soigner la lumière pour réaliser une vidéo, les perturbations sonores altèrent considérablement le confort de visionnage et le potentiel d’immersion du Video Learning.

  • Les techniques de storytelling vont booster l’impact des contenus sur les apprenants.

Pour Nicolas Lozancic, le Video Learning « doit distribuer les connaissances à la manière des séries, qui distillent l’action au fur et à mesure des épisodes ». Vive le suspense ! Ces règles ont également une dimension pédagogique, relative au contenu et à la facilitation de l’apprentissage.

  • Définir l’objectif pédagogique est une étape préalable.

Il s’agit d’identifier le public visé et ses besoins pour définir une durée adaptée de contenus, les moyens techniques requis tout en évaluant le contexte dans lequel les connaissances acquises grâce à la vidéo seront ensuite exploitées.

  • La vidéo doit s’inscrire dans un parcours pédagogique scénarisé

L’idée est de la positionner au bon moment dans le dispositif, en déterminant à quelles activités pédagogiques elle sera associée. Exemple : dans un parcours de blended learning [4], les contenus vidéo peuvent sensibiliser l’apprenant au sujet exploré dans la formation, en amont de l’étape présentielle. Celle-ci est ensuite filmée, puis décryptée par le biais de feedbacks. Cet usage du Video Learning se prête particulièrement aux formations Soft Skills, l’apprenant pouvant tour à tour se projeter grâce à la vidéo, expérimenter et s’observer en situation [5].

  • L’impact de l’image doit parfois être renforcé par du texte incrusté, des indications en voix off ou des chiffres utiles à la compréhension, pour mettre en relief certains éléments.

C’est notamment le cas lorsqu’un geste métier ou le détail d’un processus sont présentés à l’écran. La pertinence du Video Learning pour concourir à l’apprentissage vous convainc ? Veillez à inscrire vos contenus vidéo dans un déroulé global alliant divers formats et méthodes pédagogiques [6]. Ce média donnera alors des résultats inégalables pour synthétiser l’information, créer des émotions, plonger l’apprenant au cœur d’une expérience et d’une problématique, significatives et signifiantes. Le Video Learning n’a pas fini de tourner !  

 

[1] Notre article explore essentiellement l’intérêt pédagogique de la vidéo « images », la plus accessible à ce jour en termes de technicité et de coûts.

Pour la différence entre vidéo dessinée explicative et animation motion design 3D, consultez l’article de Videotelling.

[2] Nicolas Lozancic propose une série sur LinkedIn pour mieux appréhender la réalisation de vidéos, notamment pédagogiques, avec un smartphone.

[3] La vidéo en formation donne également la possibilité d’explorer des contextes qui n’auraient pu l’être autrement, via la reconstitution de séquences illustrant des situations d’urgence (sécurité, prévention).

[4] Blended learning : formule pédagogique résultant d’une combinaison de séquences de formation en ligne (e-learning) et de formation en présentiel.

[5] Cet exemple correspond en partie à l’usage de la vidéo de la start-up Vyfe (spécialisée dans les solutions vidéo pour améliorer l’engagement et la mémorisation en formation) et à celui de CSP DOCENDI, dont les parcours blended sont irrigués de bout en bout par la vidéo.

[6] Exemples de formats de grains pédagogiques : texte, audio, escape serious game, quiz, etc. Exemples de méthodes pédagogiques pouvant se combiner : partage de connaissances ou d’expériences ; transmission d’une ressource, d’un outil, d’une méthodologie ; training (exercices, mises en situation).

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