Musique et efficacité professionnelle : un duo qui booste nos compétences

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Les vacances approchent pour certains tandis que d’autres profitent déjà du soleil estival… Une période de régénération et de détente, où la musique rythme nos loisirs. Stimulante, relaxante ou énergisante, elle nous envahit instantanément ! Mais quel est son impact dans le contexte du travail ? Musique et efficacité professionnelle forment-elles un duo de choix ? Certaines de nos compétences, soft skills notamment, pourraient alors s’en trouver vivifiées.

 

Simples auditeurs ou pratiquant un instrument, la musique occupe une place privilégiée dans nos vies

Si l’on en croit l’étude internationale d’AudienceNet portant sur les temps d’écoute de musique enregistrée sur 18 marchés dans le monde, nous consacrons en France 2,1 heures par jour à cette activité. Sachant que nous sommes au-dessus de la moyenne des 18 pays en ce qui concerne l’écoute quand nous nous déplaçons (voiture, transports en commun). Au travail en revanche, nous ne sommes que 34 % à nous laisser bercer, contre 40 % à l’échelle mondiale. En parallèle, 40 % des Français déclarent savoir jouer d’un instrument de musique (étude Statista Research Department). Le piano et la flûte sont les instruments les plus populaires. Des différences pouvant exister entre les déclarations et la réalité, d’autres enquêtes évaluent le nombre de musiciens « pratiquants » à 21 %. Et 23 % aimeraient apprendre ! Si la musique irrigue notre quotidien, c’est qu’elle nous procure des émotions de manière instantanée. Qui n’a pas eu de frissons en regardant un film d’horreur au son d’une musique dissonante à souhait ? Nous percevons ce type de sonorités comme désagréables, ce qui active des zones du cerveau agissant sur le peur – l’amygdale notamment. Comme le précise le neurologue Pierre Lemarquis, auteur de Sérénade pour un cerveau musicien« la musique influence notre production de neuromédiateurs impliqués dans le circuit cérébral de la récompense et du plaisir ». Sont concernés : le taux de dopamine (rôle dans le contrôle moteur, l’attention, le plaisir et la motivation, le sommeil, la mémoire et la cognition), de sérotonine (action sur la souffrance morale et donc la dépression, sur le sommeil, les troubles sexuels et alimentaires) et d’endorphines (effet analgésique, diminution de l’appétit, de la fréquence respiratoire et du stress). De ce fait, la musique peut avoir des effets bénéfiques dans l’accompagnement de la douleur et de certaines maladies. Elle permet notamment d’améliorer la communication des personnes atteintes d’Alzheimer et est utilisée, via la musicothérapie active, pour aider les patients à redevenir acteurs de leurs corps, et non exclusivement sujets de soins. Par ailleurs, lorsque nous entendons une mélodie, notre cerveau la mémorise pour définir si elle lui plaît. Si oui, il la rejoue inlassablement ! Il est particulièrement sensible aux mélodies répétitives. Voilà pourquoi nous ne pouvons « nous défaire » de certains airs qui parfois nous exaspèrent ! Reste à comprendre comment musique et efficacité professionnelle peuvent jouer de concert.  

Quelles sont les compétences stimulées par la musique - soft skills en particulier ?

Les découvertes des neurosciences permettent de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau quand nous apprenons. Que nous dit l’action des neuromédiateurs précédemment évoqués des liens entre musique et efficacité professionnelle ? Si la musique adoucit les mœurs selon la célèbre formule, ayant un pouvoir relaxant sur le corps et l’esprit et favorisant l’endormissement par exemple (selon le choix de musique effectué !), elle agit également directement sur la concentration et la performance. D’où l’interdiction par la Fédération Française d’Athlétisme par exemple de toute écoute lors des courses officielles. Au regard de la concentration, des enfants de maternelle ayant commencé des activités musicales quelques mois plus tôt, développent leurs capacités de concentration plus rapidement que les autres. Attention toutefois : il existe des disparités selon les personnalités et le type de musique écouté. Les paroles d’une chanson sont en effet susceptibles de nous déconcentrer. D’autres compétences peuvent être « réveillées » ou tonifiées par l’écoute de musiques choisies. La créativité en fait partie. En agissant sur nos émotions de façon spontanée (ce que nous ressentons en écoutant une mélodie spécifique) tout en sollicitant nos circuits mémoriels (les souvenirs auxquels elle nous relie éventuellement), la musique ouvre le champ de l’inspiration. Selon la chercheuse Teresa Lesiuk, à la tête d’un programme de thérapie dédié à l’écoute musicale à l’université de Miami, les ingénieurs ayant participé à son enquête ont élaboré des propositions plus pertinentes et se sont montrés plus rapides lorsqu’ils ont écouté de la musique. C’est aussi le cas de la productivité, dans le cas de tâches répétitives. Une étude américaine a en effet révélé que les opérateurs de chaînes d’assemblage, étaient plus épanouis et faisaient moins d’erreurs lorsqu’ils écoutaient de la musique. En parallèle, en stimulant la production de dopamine, la musique permet de renforcer la confiance en soi et même, d’agir sur l’estime de soi. Sachant qu’il ne s’agit là que d’une « contribution ». En toute hypothèse, la musique agit sur notre respiration et notre rythme cardiaque (stimulation du système nerveux sympathique) – et la production d’endorphines qu’elle génère diminue le stress et l’anxiété. Musique et efficacité professionnelle ont donc vocation à se rencontrer, pour jouer la mélodie du plaisir au travail et de la performance. Moyennant des choix de mélodies effectués en tenant compte de l’environnement professionnel, du degré de pression ambiant, et bien sûr de nos goûts personnels. Sans oublier l’utilisation d’écouteurs ou de casques !  

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