Leadership au féminin : des compétences pour un leadership équilibré

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Dans des organisations régies par la performance, l’image du combattant prédomine. Pourtant, les entreprises souhaitent de plus en plus valoriser leurs talents féminins. L’accès des femmes aux plus hautes fonctions deviendrait-il une simple formalité ? Ont-elles besoin d’outils spécifiques pour briser le plafond de verre ?Dans les formations que je conçois et anime, j’accompagne les femmes désireuses de développer un nouveau type de leadership, basé sur des compétences socio-émotionnelles répondant à la transformation de l’entreprise. Un leadership au féminin, plus attentif mais tout aussi exigeant.

 

Leadership au féminin : naître leader ou le devenir

Homme ou femme, tout manager a besoin de développer son leadership. Celui-ci repose en effet sur des compétences qui s’acquièrent : prendre la parole en public, avoir une vision et s’y connecter, motiver ses collaborateurs, faire preuve de charisme, entre autres. Alors, comment expliquer que les femmes – qui n’ont sans doute jamais bénéficié d’autant de liberté et de possibilités d’évolution professionnelle – peinent à affirmer le leur ? Deux facteurs entrent en jeu. D’une part, l’entreprise conserve une dimension éminemment patriarcale ; d’autre part, les femmes se heurtent à de multiples freins psychiques conscients et inconscients, dès lors qu’il s’agit d’exercer un pouvoir dans l’entreprise. Ces freins concernent avant tout leur entourage professionnel, mais aussi elles-mêmes.  

Se libérer des stéréotypes pour développer son leadership

Un exemple : un homme faisant preuve d’autorité, est salué ;  le même comportement venant d’une femme sera déploré voire taxé d’autoritarisme. Ces stéréotypes limitants pour les femmes sont malheureusement fréquents en entreprise. Il s’agit également de croyances personnelles erronées. « Si j’ai du pouvoir, je devrai renoncer à ma vie de famille ». « Je fais mon travail le mieux possible et serai reconnue naturellement ». Une telle représentation incite les femmes à attendre une valorisation. Or elles doivent apprendre à se monter assertives – par exemple, à demander une promotion ! Plus largement, les femmes doivent s’autoriser à occuper des postes de pouvoir et oser se projeter en tant que chefs.  

Le rôle du « yin » et du « yang » dans l’entreprise

Chaque être humain est constitué d’une partie yin – l’élément féminin – et d’une partie yang – l’élément masculin. Dans l’entreprise, le yang est crucial car il vise l’action ! Mais le yin a aussi des vertus. Encore faut-il y recourir, le développer et le renforcer. À cette fin, de quels leviers les femmes disposent-elles ? Une formation adaptée les aidera à travailler leur estime de soi pour gagner en liberté et leur apprendra à développer leurs compétences socio-émotionnelles. Les émotions constituent un outil clé de leur leadership, dans la manière dont elles les expriment et parce qu’elles leur permettent d’être à l’écoute des autres – une compétence de plus en plus décisive dans l’entreprise. Autres étapes, le travail sur l’assertivité – oser affirmer ses exigences – et le charisme, à développer individuellement tout en constituant un réseau pour soutenir leur posture de leader.  

Leadership au féminin et nouveaux modes de management

Dans les entreprises dirigées par des femmes, on observe souvent une meilleure productivité des collaborateurs, un chiffre d’affaires en hausse, une communication plus fluide… Citons la maison Fragonard, dirigée par trois sœurs – Agnès, Françoise et Anne Costa – lauréates en 2016 du trophée Woman Equity qui récompense les meilleures performances financières de PME françaises ayant un leadership féminin. De tels éléments interrogent sur ce type de leadership : en accédant aux plus hautes responsabilités, les femmes s’autorisent-elles à procéder différemment des leaders masculins ? Si ces structures fonctionnent mieux, n’est-ce pas que les compétences qu’elles mettent en œuvre créent une nouvelle manière de diriger ? Le management collaboratif, le travail en mode projet ou le management transversal d’équipes pluridisciplinaires s’appuient justement sur ce type de compétences. À ce titre, chaque manager a quelque chose à apprendre de ce leadership au féminin plus équilibré et authentique.  

Le leadership au féminin, un atout décisif pour la marque employeur

Au-delà de l’obligation légale pour les grandes entreprises d’avoir une représentation équilibrée des sexes dans leur conseil d’administration (loi Coppé-Zimmermann de 2011)[1], les organisations prennent conscience de la nécessité d’identifier et d’accompagner leurs talents féminins dans une perspective économique, pour améliorer leurs performances. Leur objectif est également de recruter puis de fidéliser les talents féminins, notamment les jeunes diplômées : savoir que son parcours sera valorisé en tant que femme, donne envie de s’engager au sein d’une structure plutôt que d’une autre ! L’enjeu porte alors sur la marque employeur. Enfin, pouvoir partager ce type de politique avec ses clients, constitue un atout en termes d’image. Quelles qu’en soient les raisons, les progrès en la matière sont à saluer, même si l’objectif d’un équilibre hommes / femmes au sein des organes de direction est loin d’être atteint !   Reposant notamment sur l’ouverture aux soft skills, le leadership au féminin constitue selon moi l’une des voies majeures de transformation de l’entreprise. Dès lors, il s’avère indispensable de sortir des stéréotypes invalidants pour l’évolution des femmes. Charge aux entreprises d’intégrer progressivement cette évolution culturelle majeure en informant et en formant leurs collaboratrices… et collaborateurs !

[1] Certains articles de la LOI n° 2011-103 du 27 janvier 2011 relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité, ont été modifiés. Pour en savoir plus : www.legifrance.gouv.fr

A propos de l’auteur : Camille Sfez,

Formée à l’ESSEC, Camille Sfez a entrepris par la suite un nouveau cycle d’études pour devenir psychologue clinicienne. Explorant la question du féminin notamment au sein des cercles de femmes ou des espaces de développement personnel qu’elle anime, elle a contribué à l’élaboration de la formation Leadership au féminin proposée par CSP DOCENDI. Son premier ouvrage, La puissance du féminin, paraîtra en 2018 aux éditions Leduc.s.

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